Surdité, Sciences du langage
Résumé:
La musique et la parole possèdent toutes deux un degré d’organisation temporelle i.e. de régularité dans le temps. Les stimuli de nature rythmique ont la particularité de pouvoir être anticipés par le cerveau et des études en linguistique et neurosciences ont montré que plus le cerveau est capable d’anticiper les évènements auditifs, meilleure est la qualité du traitement des stimuli. Les enfants sourds, bien que bénéficiant d’un input auditif de plus en plus précis grâce aux implants cochléaires et d’une prise en charge précoce, n’atteignent pas des niveaux de langage homogènes et souffrent de difficultés de perception en milieux bruyants ou lors de conversations. La situation conversationnelle présente un contexte complexe, nécessitant l’activation de la voie audio-motrice pour anticiper et s’adapter aux variations de la parole de son interlocuteur notamment au niveau temporel. Dans ce travail de thèse, nous avons cherché à analyser, grâce à des mesures électrophysiologiques et comportementales, si un entrainement rythmique actif de 30 minutes, pouvait avoir un effet sur les capacités de perception et d’accommodation temporelles de l’enfant sourd dans une tâche de dénomination en alternance avec un partenaire virtuel. Nous avons également testé les capacités rythmiques de ces enfants à différents niveaux de complexités. Les résultats montrent que les enfants sourds souffrent de difficultés à structurer les événements acoustiques selon différent niveaux de hiérarchie mais qu’un entrainement rythmique de 30 minutes versus une stimulation auditive, permet d’améliorer leurs compétences de perception et de production temporelles de la parole dans une situation d’interaction.
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