Le traitement en temps réel de l’anaphore pronominale dans le langage écrit : développement normal et dysfonctionnements : apports de la théorie du Centrage

Langage écrit, Psychologie cognitive

Par: Emilie ERNST

Sous la direction de : Michèle Kail


Université Paris 5


2007

Résumé:

L’objectif de cette thèse est de comprendre comment des enfants norme-lecteurs âgés entre 8 ;11 ans et 10 ;10 ans ainsi que des enfants dyslexiques traitent les anaphores transphrastiques. Celles-ci sont liées par un ensemble de contraintes qui rend certaines formes plus adaptées que d’autres dans des circonstances données. La théorie du Centrage formule certaines règles prédictives à ce sujet, notamment la préférence du pronom pour référer au sujet de l’énoncé précédent. Dans les deux premiers chapitres de la thèse, nous faisons une présentation de cette théorie ainsi qu’une revue rapide du traitement des anaphores par les enfants. Dans les deux chapitres expérimentaux suivants, nous présentons deux expériences off-line et quatre expériences on-line. Dans ces expériences, nous examinons différents types de transitions discursives dans des textes de longueur variable. Nous manipulons la nature des antécédents, leur fonction et leur rôle sémantique ainsi que la nature des anaphoriques. Dans un dernier chapitre expérimental, nous nous attachons à comprendre le comportement d’enfants dyslexiques ayant partiellement compensé leurs difficultés de décodage, mais présentant des troubles de la compréhension de l’écrit, via deux expériences on-line. Il ressort de cette thèse que la théorie du Centrage s’avère trop puissante pour rendre compte de certains mécanismes fins de Fanaphore. Les résultats des expériences montrent une continuité développementale du traitement des éléments anaphoriques dans le discours écrit. Le comportement des enfants dyslexiques va dans le sens d’un profil atypique plutôt que retardé. Ceci a des conséquences directes sur leur prise en charge en rééducation orthophonique.