Olfaction, cognition et émotions: liens dans la Maladie d’Alzheimer, l’apathie et la COVID-19

Sciences de la vie et de la santé

Par: Magali Payne

Sous la direction de : Auriane Gros et Philippe Robert

Université Nice Côte d’Azur

2022

Résumé:

Les troubles olfactifs précoces constituent un marqueur de la maladie d’Alzheimer. Les réseaux cérébraux de l’olfaction, du langage, de la mémoire et des émotions interagissent et s’enrichissent mutuellement. Certains sont lésés lors de la maladie d’Alzheimer ou dans l’apathie et dans certaines atteintes olfactives post affection à la COVID-19.
Notre première étude s’est centrée sur la phase précoce de la maladie d’Alzheimer. Nous avons développé un test olfactif, le TODA (Test Olfactif de Dépistage de la maladie d’Alzheimer) entièrement automatisé en faisant un outil adapté à la clinique et dont les odorants ont été sélectionnés selon les recommandations des experts chimistes.
Notre deuxième étude a évalué le TODA auprès de 157 sujets, en France et au Québec, contrôles sains et malades d’Alzheimer précoces. Dans nos résultats le TODA distingue significativement les sujets malades des contrôles en France et au Québec, confirmant son intérêt dans le dépistage précoce. Les résultats corrèlent significativement entre le TODA et le MMSE.
Dans notre troisième étude, nous avons dégagé un groupe de sujets apathiques parmi les malades d’Alzheimer pour analyser leurs résultats au TODA en les comparant aux Critères De l’Apathie, et ils montrent des résultats olfactifs significativement corrélés à ceux de l’apathie selon le critère B3.
Notre quatrième étude a recruté des sujets présentant des troubles olfactifs post-infection au COVID-19, et les résultats olfactifs obtenus au TODA sont significativement corrélés à ceux obtenus au Sniffin Sticks’ Test, mettant en lumière un lien entre seuil de perception et niveau d’identification olfactif.
Dans une dernière étude nous avons comparé les scores obtenus au TODA par les sujets Alzheimer et les sujets post-COVID-19 et les résultats montrent des similitudes malgré une atteinte à l’origine bien différente.
Les perspectives à venir sont d’évaluer le TODA avec d’autres pathologies olfactives, de monitorer l’olfaction chez les séniors avec ou sans stimulation olfactive, de distribuer le TODA en clinique comme dispositif médical.

À consulter ICI