Offre thèse – Recherche des phénotypes psychopathologiques spécifiques à chacun des troubles du neuro-développement avec une mutation rare

Vous trouverez ci-dessous l’annonce d’une thèse sur « la recherche des phénotypes psychopathologiques spécifiques à chacun des troubles du neuro-développement avec une mutation rare », mise au concours de l’école doctorale cerveau, cognition, comportement (ED3C), Sorbonne Université, Université Paris-Cité, Université Paris Sciences et Lettres.

Domaine : Psychiatrie de l’Enfant et l’Adolescent

Encadrantes : 
Dr Claudine Laurent-Levinson, Directrice, Psychiatre, MCU-PH
Centre de Référence des Maladies Rares à Expression Psychiatrique, Département de psychiatrie de l’enfant et l’adolescent, Hôpital de Pitié-Salpêtrière & Faculté de Médecine Sorbonne Université, Groupe de Recherche Clinique n°15 – Troubles Psychiatriques et Développement (PSYDEV)
Mail: claudine.laurent-levinson@sorbonne-universite.fr

Dr Anne Philippe, Co-directrice, Psychiatre, CRCN Inserm
Laboratoire des troubles du neuro-développement, UMR 1163, Institut Imagine, Hôpital Necker 
Mail: anne.philippe@inserm.fr

Titre : Recherche des phénotypes psychopathologiques spécifiques à chacun des troubles du neuro-développement avec une mutation rare 

Financement : à acquérir via le concours de l’école doctorale cerveau, cognition, comportement (ED3C), Sorbonne Université, Université Paris-Cité, Université Paris Sciences et Lettres.

Date limite d’inscription : 4 juin 2022

Début du doctorat : septembre 2022

Description du projet de thèse :
Les troubles du neuro-développement (TND) se caractérisent par une perturbation du développement cognitif ou affectif de l’enfant qui entraine un retentissement important sur le fonctionnement adaptatif scolaire, social et familial. Ils comportent les troubles du développement intellectuel, du langage, de la coordination motrice, des fonctions exécutives, le trouble du spectre de l’autisme, etc.
Les techniques d’analyse moléculaire à haut débit ont accéléré la découverte de variants pathogènes rares (Single Nucleotide Variant [SNV] ou Copy Number Variation [CNV]), responsables de TND, dans des gènes impliqués dans un très grand nombre de processus physiologiques. 
Ainsi, par exemple, plus d’une centaine de variants génomiques ont été identifiés dans le cas du trouble du spectre de l’autisme (TSA) et bien qu’individuellement rares, l’ensemble de ces variants pathogènes permet un diagnostic génétique chez 10 à 30% des sujets avec un TSA. 
Si le diagnostic génétique fournit à la personne une explication sur l’origine de ses troubles, il n’apporte pas, ou pas encore, d’éléments de compréhension des spécificités psychopathologiques et de l’expérience vécue par la personne.
Nous faisons l’hypothèse qu’à chaque type d’impact physiologique des mutations, corresponde un TND spécifique sur le plan psychopathologique que l’on peut considérer comme une « espèce naturelle psychopathologique ». Cela ouvre un horizon nouveau dans l’exploration clinique et psychopathologique des TND.
L’objectif de cette thèse est donc la recherche des phénotypes psychopathologiques spécifiques à chacun des troubles du neuro-développement avec une mutation rare.
La reconnaissance d’un phénotype psychopathologique spécifique est souvent difficile à saisir dans ce contexte de TND rare. En effet, l’utilisation d’outils diagnostiques comme le DSM est peu adaptée pour identifier les tableaux psychopathologiques inhabituels correspondants car celui-ci a été construit à partir d’études épidémiologiques, privilégiant de fait les symptômes fréquents aux dépens des signes ou de symptômes rares. De plus, conçu dans une visée thérapeutique, il s’intéresse seulement aux signes ou symptômes «cliniquement significatifs» alors que la recherche fondamentale s’intéresse tout autant au « côté silencieux du spectre ».
La recherche du tableau psychopathologique spécifique consiste à rassembler quelques sujets porteurs d’une même anomalie moléculaire (genotype-first approach) et à reconsidérer le phénotype (reverse phenotyping) en se focalisant davantage, dans la perspective d’une clinique différentielle, sur les différences cliniques par rapport aux symptômes communs d’une catégorie diagnostique donnée, en privilégiant la prise en compte du contexte dans l’analyse sémiologique et en tenant compte de l’évolution de la symptomatologie au cours du temps afin d’avoir un angle de vue favorisant l’identification de manifestations cliniques cohérentes entre ces sujets porteurs d’une même anomalie génomique (Philippe, 2022).

Philippe A (2022) Alternatives to Gold Standard Diagnostic Tools for Distinguishing “Natural Kinds” on the Autism Spectrum. Front. Psychiatry 13:862410.

Profil recherché :
Ce projet à l’interface entre la psychiatrie et la génétique, s’adresse à un(e) psychiatre, un (e) interne en psychiatrie ou un (e) psychologue ayant une formation approfondie en psychopathologie et de très bonnes connaissances en génétique, et nécessite un intérêt particulier pour l’évaluation clinique.

Lien vers le site de candidature :
http://ed3c.upmc.fr/index.php/contrats-doctoraux-fr/recherche-projet-these-fr

N’hésitez pas à nous contacter par email :
claudine.laurent-levinson@sorbonne-universite.franne.philippe@inserm.fr