Stage de M1 ou M2 : Psychologie, Sciences du Langage, Orthophonie – Laboratoire CLLE (UMR5263) – Toulouse
Sujet : Mesure des effets des connaissances lexicales sur la compréhension de texte chez des élèves de primaire et du secondaire.
Contexte scientifique du projet de recherche :
Le projet mené est centré sur le lien entre lexique et compréhension de texte avec une attention particulière sur le rôle vecteur de la conscience morphologique (Carlisle, 2001). La littérature de ce domaine de recherche démontre en effet que la capacité à percevoir et à manipuler la structure interne des mots complexes est non seulement un élément déterminant la réussite de l’apprentissage de lecture mais son développement aurait des effets bénéfiques en cascade sur la compréhension de texte (Nagy et al., 2014). Nous faisons l’hypothèse qu’un lexique riche et bien structuré accélère l’identification des unités morphosyntaxiques constituant les énoncés, ce qui aurait pour conséquence de faciliter les processus de construction et d’intégration du modèle mental de la compréhension de texte (Kintsch & Van Dyjk, 1988) par le biais de la réduction de la charge cognitive intrinsèque (i.e., quantité des informations lexicales à traiter et leur niveau d’interactivité) associée à l’augmentation de la charge cognitive essentielle (ressources cognitives des apprenants à propos des mots de leur langue, tant du point de vue de leur forme, de leur sens, que de leurs propriétés morphosyntaxiques). Cette hypothèse a été testée en avril 2023 lors d’une étude pilote (Phase 1) auprès d’élèves de CE1 du REP de Decazeville (Aveyron), les effets de la conscience morphologique étant généralement constatés à partir de la fin du CE1, lorsque les élèves ont normalement dépassé le seuil du décodage en lecture et commencent à lire de façon fluide. L’objectif de cette étude pilote consistait à tester notre protocole expérimental et le matériel linguistique utilisé en vue d’un déploiement ultérieur plus large de notre projet (Phase 2) : Etendu sur plusieurs niveaux allant du CE1 à la 6ème et plusieurs profils sociolinguistiques d’élèves (i.e., monolingues, bilingues, REP et non REP).
Objectifs et apports du stage :
Le stage proposé consiste à participer à la phase 2 du projet. L’étudiant.e accompagné.e d’un.e chercheur.se aura pour mission de définir le profil cognitif et sociolinguistique, de mesurer les compétences linguistiques et non linguistiques d’élèves, scolarisés en REP et non REP, à l’aide de questionnaires, des tests standardisés et de leur faire passer des épreuves morphologiques et de compréhension de texte. Il.elle recevra en amont une formation sur la problématique du projet, ses enjeux et ses perspectives en matière d’amélioration de la littératie des élèves de divers profils. Outre, l’apport des dernières connaissances scientifiques sur la cognition, les modèles de la lecture et les mécanismes cognitifs du traitement langagier (lexique et compréhension de texte), ce stage apportera une formation en matière d’initiation à la méthode des tests notamment standardisés (généralement utilisés par les orthophonistes) et à la méthode expérimentale (création d’expériences comportementales, manipulations de facteurs pour mesurer les comportements d’apprentissage et d’analyse langagière chez des élèves). Ce stage contribue enfin à participer à un projet de recherche à fort impact sociétal étant donné son thème général centré sur l’éducation et sa finalité consistant en la réduction des inégalités à l’école.
***Idéalement, ce stage sera réalisé par deux étudiant.e.s travaillant en binôme***
Dates, lieux, gratification :
De mi-janvier 2024 à mi-avril 2024 (dates définies avec le stagiaire en fonction de sa disponibilité).
Une partie du stage se déroule au laboratoire CLLE (Cognition, Langues, Langage, Ergonomie) dont les locaux sont situés à la Maison de la Recherche sur le campus de l’Université de Toulouse Jean Jaurès et dans 2 écoles primaires et 2 collèges de Toulouse et sa proche banlieue (accessibles en transports en commun).
Stage d’une durée inférieure à 3 mois et ne donnant, à priori, pas lieu à une gratification.
Candidatures :
Les candidatures comportant un CV et une lettre de présentation (au format PDF) doivent être envoyées par mail au plus tard le 31/12/2023 à Hélène Giraudo, chercheuse au CNRS (helene.giraudo@univ-tlse2.fr).